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![]() Le Mont-Saint-Michel au 17eme siecle, CPA collection LPM 1900 | ||||||||
Almod, né au Xe siècle et mort le 17 mai 1033, est un bénédictin manceau, cinquième abbé du Mont Saint-Michel de 1024 à 1031.
Après avoir rendu les derniers honneurs à leur prélat Hildebert II, les religieux du mont Saint-Michel, crurent pouvoir exercer avec liberté les droits canoniques dont le duc de Normandie Richard I les avait investis pour l’élection de leurs abbés ; mais, s’étant assemblés pour élire un successeur à Hildebert, Richard II de Normandie ravit, par son influence directe, toute indépendance à leur choix. Dominés par l’autorité de celui-ci, les suffrages, se réunirent sur un prélat italien dont ces moines ignoraient le caractère et les mœurs.
Suppo, abbé de Saint-Frutare en Lombardie, et neveu du vertueux abbé Théodoric, alors à la tête du cloitre de Fécamp, fut ainsi élevé à la stalle du couvent du Mont Saint-Michel, mais ce prélat, redoutant les amertumes d’une dignité qu’il savait ne pas devoir aux sympathies de ceux qui la lui avaient déférée, en déclina les dangereux honneurs.
Almod, originaire de la ville du Mans, fut élu à sa place dans les premiers mois de l’an 1024, sous les auspices du duc Richard II. Cette soumission continua à ce couvent l’affection d’un prince qu’il comptait déjà au nombre de ses plus généreux bienfaiteurs.
Richard III de Normandie, dont le règne fut si court, acquit lui-même des droits à la reconnaissance de ce moutier, en lui continuant tous les privilèges et les domaines dont l’avait enrichi son prédécesseur : le duc Robert le Magnifique, son frère et successeur, ne se contenta pas d’approuver ces donations, il voulut encore joindre aux actes de munificence de ses ancêtres des témoignages de sa propre libéralité. Étant venu au Mont, lorsqu’il tourna son épée contre les Bretons, il donna à ce monastère huit moulins situés dans le diocèse d’Avranches, et cinq dans celui de Bayeux ; tout ce qui lui appartenait dans la vallée de Beuvron ; la moitié de l’île de Guernesey ; les droits seigneuriaux que Richard II avait conservés sur le village de Saint-Jean-près-la-mer et ses dépendances, Dragey, Poterel, Tissel, Gooh, Obre, la forêt de Bivie, le bois de Néron, etc.; et enfin les rentes, péages, coutumes et tous les autres droits qu’il s’était réservés sur l’autre moitié de Guernesey en l’abandonnant en fief à Néel Ier de Saint-Sauveur, à la valeur duquel il avait confié la défense de la frontière bretonne, et la garde du fort qu’il venait de fonder près l’embouchure du Couesnon.
Le Mont fut, peu de temps après, visité par le duc de Bretagne lui-même qui, au mois d’avril 1030, se jetait sur l’Avranchin avec l’armée la plus nombreuse qu’il eût pu réunir. Alain III se rendit au Mont Saint-Michel avec Havoise, sa mère et son frère Guingoneuc, archevêque de Dol, et accompagné de plusieurs de ses barons. Il y confirma les donations faites par Conan et Geoffroy, son aïeul et son père, y ajouta les terres de Bahel, arrosées par le Couesnon, avec les marais quî en étaient une dépendance ; le village de Lunus, qui possédait un moulin, et la terre et seigneurie de Mourououh ; il en déposa lui-même les contrats sur l’autel de saint Michel, pendant la messe solennelle qu’Almod célébra en sa présence et en celle de sa cour, le dimanche de l’octave de Pâques.
Alain III ne tarda cependant pas à reparaître au Mont dans une position aussi humiliée qu’avait été fastueux le premier pèlerinage lorsque l’armée qu’il conduisait contre la Normandie trouva sa destruction et la honte dans les champs où elle apportait la mort et le ravage : Néel de Saint-Sauveur et Auvray le Géant surprirent ses troupes au moment où, cédant à l’ardeur du butin, elles s’étaient répandues dans les campagnes méridionales de l’Avranchin. Fondant sur elles, ils les taillèrent en pièces, et les jetèrent dans le Couesnon. Le duc lui-même ne dut son salut qu’à la rapidité de sa fuite. Cependant, Robert ayant jugé le moment favorable pour replacer la couronne d’Angleterre, usurpée par Knut II de Danemark, sur la tête de ses cousins, Édouard et Alfred, fit équiper dans le port de Fécamp une flotte dont les nombreux vaisseaux reçurent son armée et prirent la mer. Battue et repoussée par les vents contraires, cette flotte dut chercher un refuge à Guernesey : elle y était retenue depuis vingt-cinq jours, lorsque Robert résolut de mettre à profit cette contrariété atmosphérique en tirant vengeance des nouveaux outrages de son vassal Alain III. Sa flotte fit donc voile pour la côte bretonne, et vint jeter l’ancre dans la baie du Mont Saint-Michel.
À la nouvelle de l’orage prêt à éclater sur lui, le duc de Bretagne n’eut d’autre espoir que la soumission. Il s’adressa à l’archevêque de Rouen et à l’abbé Almod, dont il réclama l’influence auprès du duc Robert. Ce prince se laissa fléchir par ces prélats. Alain III vint au Mont Saint-Michel, accompagné de l’archevêque normand, y trouver le duc ; ce pontife et l’abbé du Mont Saint-Michel achevèrent l’œuvre de réconciliation par leurs exhortations et leurs conseils. La concorde fut rétablie entre les ducs ennemis, par l’hommage qu’Alain fit de ses états entre les mains de son suzerain Robert.
L’intérêt qu’Almod témoigna, en cette circonstance, pour la cause du duc de Bretagne, lui coûta cependant l’amitié de son souverain : Robert ne vit dans cette affection que de l’ingratitude envers lui-même et il en conçut un ressentiment si profond qu’Almod se vit contraint, peu après, de déposer son bâton pastoral entre les mains du duc irrité, et de se condamner à un exil volontaire. | ||||||||
![]() Le Mont-Saint-Michel, CPA collection LPM 1900 | ||||||||
Les 49 Abbés du Mont Saint Michel
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Liste des Abbés du Mont-Saint-Michel
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Abbé Geoffroy 14eme abbé 1149-1150
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Richard de la Mouche 15eme abbé 1151-1153
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Robert de Torigni 16eme abbé 1154-1186
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Martin de Furmendi 17eme abbé 1186-1191
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Jordan du Mont 18eme abbé 1191-1212
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Radulphe des Iles 19eme abbé 1212-1218
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Thomas Des Chambres 20eme abbé
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Raoul de Villedieu 21eme Abbé
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Richard Tustin 22eme Abbé
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Nicolas Alexandre 23eme Abbé 1264
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Nicolas Famigot 24eme Abbé 1271
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Jean le Faë 25eme Abbé
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Guillaume Du Château 26eme Abbé
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Jean de La Porte 27eme abbé
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Nicolas Le Vitrier 28eme Abbé
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Geoffroy de Servon 29eme Abbé
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Pierre Le Roy 30eme Abbé
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Robert Jollivet 31eme Abbé
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Guillaume d'Estouteville 32eme Abbé
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André de Laure 33eme Abbé
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Guillaume de Lamps 34eme Abbé
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Guillaume de Laure 35eme Abbé
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Jean de Lamps 36eme Abbé
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Jean Le Veneur 37eme Abbé
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Jacques d’Annebault 38eme Abbé
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François Le Roux 39eme Abbé
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Arthur de Cossé-Brissac 40eme Abbé 1
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Arthur de Cossé-Brissac 40eme Abbé 2
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François de Joyeuse 41eme Abbé
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Henri II de Guise 42eme Abbé
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Jean Coiffier Ruzé d’Effiat 43eme Abbé
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Jacques de Souvré 44eme Abbé
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Louis-Étienne Texier 45eme Abbé
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Johann-Friedrich Karq 46eme Abbé
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Charles-Maurice de Broglie 47eme Abbé
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Loménie de Brienne 48eme Abbé
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Charles-Maurice de Broglie 49eme abbé
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Maynard Ier 1er abbé 965
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Maynard II 2eme Abbé 991
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Hildebert 1er 3eme Abbé 1009
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Hildebert II 4eme Abbé 1017
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Almod 5eme Abbé 1024
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Thierry 6eme Abbé 1031
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Suppo 7eme Abbé 1033
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Radulphe 8eme Abbé 1048
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Ranulphe de Bayeux 9eme Abbé 1063
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Roger 1er 10eme Abbé 1085
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Roger II 11eme Abbé 1106
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Richard de Méré 12eme Abbé 1123