CC 41.03 Martinvast Eglise Notre-Dame
  MARTINVAST
  CC 41.03 DOUVE ET DIVETTE
   
  EGLISE NOTRE-DAME
         
 

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Trois églises rurales du nord Cotentin forment une petite famille très individualisée d'édifices paroissiaux romans.( Octeville, église Saint-Martin; Tollevast, église Saint-Martin ; Martinvast, église Notre Dame)

 

Malgré les adjonctions qui ont altéré profondément Octeville et Martinvast, leur parenté tient à la fois à leur proximité, à l'influence de Lessay, au patronage de l'abbaye cherbourgeoise Notre-Dame du Vœu. Leur plan associe une nef rectangulaire, couverte d'une charpente, et un chœur étroit et profond à deux travées droites, prolongées d'une abside en hémicycle. Les murs sont en petit appareil irrégulier. Des ouvertures étroites distribuent parcimonieusement la lumière.

 

L'élévation est tout aussi simple : l'abside demi-circulaire est rythmée par des contreforts plats (à Tollevast), des colonnes engagées (à Octeville), ou les deux superposés (à Martinvast), et décorée d'une rangée de modillons figurés à grotesques et têtes barbares. La travée carrée du chœur domine légèrement le chevet par un gable oriental. Un court clocher central (modifié à Octeville et Martinvast) ajoute un troisième niveau.


Cette composition simple, caractéristique des églises rurales, s'accompagne cependant d'un équilibre hérité des abbatiales romanes, avec sa répartition étagée des masses (que des adjonctions postérieures sont venues compromettre à Martinvast et Octeville), et son sens des proportions.

 
         
 

L'influence des abbayes du Vœu et de Lessay explique le soin apporté au voûtement du chœur. Les deux travées droites, renforcées de solides arcs doubleaux, sont pourvues en effet d'ogives assez lourdes formées d'un large boudin en saillie sur un bandeau épais.


A Tollevast (2e quart du XIIe siècle) les ogives reposent sur de volumineux culots décorés de figures monstrueuses (traduction maladroite de ceux de la nef de Saint-Etienne de Caen) et les arcs doubleaux au profil quadrangulaire hésitent encore entre l'arc outrepassé et le plein cintre (comme à Bernay). Mais à Martinvast et Octeville (3e quart du XIIe siècle), si les ogives de la travée du clocher reposent encore sur des supports identiques, celles de la travée du chœur retombent sur des colonnettes ; les arcs doubleaux sont à double rouleau décoré de frettes crénelées et de bâtons brisés.

 

Ces voûtes d'ogives primitives, empruntées à Lessay, constituent les premiers exemples de ce nouveau type de couvrement appliqué à de petits édifices romans (solution originale retenue aussi dans quelques autres églises rurales cotentinaises : Saint-Germain-sur-Ay, Chef-du-Pont, Brévands, Saint-Pierre-de-Semilly).

   
         
 

Le décor roman est aussi d'un grand intérêt. A Tollevast le soin a surtout porté sur les culots. L'un s'orne d'un saint personnage tenant par la main un homme nu qu'enlacent des serpents. Les autres sont décorés de têtes barbues et grotesques, à fort relief, parfois associées à des animaux monstrueux.
A Martinvast ou Octeville ce sont les chapiteaux des travées du chœur qui constituent au contraire le principal répertoire : dans la première, arabesques végétales, acanthes, animaux affrontés ; dans la seconde, entrelacs, masques, oiseaux. Le bestiaire oriental s'y mêle ainsi aux traductions malhabiles des chapiteaux antiques et au goût populaire des figures barbares.

 
     
 

Les différents modillons retrouvés sur l’église Martinvast :

  

Siamois

Symbole de monstruosité, prédicteurs de catastrophes et de malheur.

Démon accroupi

L’accroupi, homme ou démon est le symbole du pêcheur. Il porte sur lui le poids de ses péchés qui l’écrase. 

Taureau 

Symbole Gaulois, il représente la fécondité et la puissance au combat. Représente pour les Gaulois la valeur militaire au combat. 

Roues solaires

Symbole du Dieu Gaulois TARANIS, dieu solaire et céleste, mais aussi dieu du tonnerre, de la guerre et du feu. 

Chien 

Symbole Gaulois, messager de l’au-delà. Il est associé à la lune (sur le modillon, sa truffe rejoignant sa queue forme la lune) Il est un symbole guerrier et pouvait représenter l’âme des damnés.  

Loup

A fait vraisemblablement l’objet d’un interdit religieux. La forme celtique signifierait « mauvais, méchant ». Symbole de punition, de destruction. Mais il est aussi symbole d’intelligence au combat, certains guerriers Gaulois recouvrant leur casque d’une tête de loup afin de s’attribuer ses qualités.

Chimère 

Tête de lion, corps de chèvre et queue de serpent. La chimère est plus particulièrement la représentation de l’athéisme.

Bélier

Symbole Gaulois de la fertilité et de prospérité. Il est aussi le symbole de la force agressive.

Serpent

Symbole Gaulois, le serpent détient d’immenses pouvoirs. Associé à de nombreux rites initiatiques, il garde la pierre de la richesse. Sa peau de renouvelant, il est associé à la régénération terrestre et donc à l’enfer.

Cheval 

Pour les Gaulois, le cheval avait en lui un principe de nature divine. Le divin cheval solaire emporte les mortels vers le ciel. A l’âge de bronze, le cheval en occident fut rattaché à la roue solaire.

 
     
   
     
   

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