Les 49 Abbés du Mont Saint Michel | |||
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Abbé NICOLAS LE VITRIER 1335-1363 28eme Abbé | |||
Nicolas Le Vitrier, né au XIIIe siècle et mort le 30 octobre 1363, est un bénédictin français, vingt-huitième abbé du Mont Saint-Michel, de 1335 à 1363.
Originaire du Mont Saint-Michel, Nicolas Le Vitrier, prieur claustral de l’abbaye, fut le successeur que donnèrent les suffrages de ses frères à Jean de La Porte. Ses religieux, vêtus de chapes, descendirent processionnellement le recevoir jusqu’aux portes de leur monastère, à son retour d’Avranches, où la bénédiction pastorale lui avait été administrée par Jean Haulefrëne, alors évêque de ce siège.
Les abbés des deux provinces s’étant réunis en synode au mois de juin de la même année, dans la salle capitulaire de Saint-Pierre-de-la-Cousture, Nicolas Le Vitrier y soumit à leur examen le rôle des revenus de son abbaye, et soutint que les pertes et les dépenses qu’occasionnaient le site de son monastère et la difficulté de l’accès, ne pouvaient permettre d’entretenir un couvent plus nombreux que les quarante moines qui formaient habituellement sa communauté. Un des statuts, qui furent adoptés par cette assemblée, faisait défense aux religieux isolés de se faire accompagner par des séculiers à cheval, à moins que les éventualités de la guerre ne missent en péril leurs personnes ou leurs biens.
La réforme, dont cette réunion de prélats et l’inspection précédente avaient fait concevoir l’espérance, ne produisit pas tous ses fruits. Une partie des abus qui avaient pris racine dans les cloitres résistèrent à la répression de ces règlements.
Les tendances des abbés à se constituer des intérêts indépendants au milieu des propriétés communes, reçurent même, peu après ce synode, leur première réalisation dans le couvent du Mont Saint Michel. C’est à cette époque qu’y fut fondée la mense abbatiale : par une transaction intervenue entre Nicolas Le Vitrier et ses religieux, il leur abandonna le total des offrandes de l’église, moyennant 100 livres annuelles ; d’autres accords consacrèrent encore, en la réglant, cette rivalité d’intérêts.
Les adversités dont était menacé le Mont ne tardèrent pas à distraire l’attention des moines de ces discussions intérieures. L’année 1346 vit la guerre éclater avec fureur sur cette plage. Édouard III, roi d’Angleterre, ayant réuni ses efforts contre la France aux partisans de Jean de Montfort, duc de Bretagne, Thomas d’Agonie et Renaud de Gobeben, capitaines anglais, livrèrent les campagnes de l’Avranchin au meurtre et à l’incendie.
![]() Promenade des remparts Au milieu de ces calamités anglo-bretonnes, Guillaume Paysnel, sire de Hambie, qui avait succédé à Guillaume de Merle dans le commandement de cette partie du littoral, voulut, au mépris de la décision des commissaires royaux, faire payer des deniers de l’abbaye les soldats qui formaient alors la garnison du Mont Saint Michel, sous les ordres du capitaine Robert de Braye : ses prétentions échouèrent contre la fermeté de l’abbé. Le prélat ayant déféré cette contestation au roi Philippe VI, ce prince fit défense à ses officiers, par lettres des 2 juillet et août 1347, d’inquiéter en rien les religieux de cette abbaye, leur enjoignant même la restitution de tout ce qu’ils pouvaient avoir exigé sur les biens de la communauté. Robert Bertrand, sire de Bricquebec, successeur de Guillaume Paysnel, adressa lui-même, le 29 novembre 1348, à Nicolas Le Vitrier une lettre en exécution de ces ordonnances; Jean, archevêque de Rouen et lieutenant-général de la Normandie, confirma ces exemptions en 1350.
La foudre, qui ne cessait de frapper les édifices que le zèle des religieux relevait toujours, éclata de nouveau cette année sur le monastère, renversant une partie des bâtiments où ses derniers ravages étaient à peine effacés. Toutes les matières combustibles, couvertures, charpentes, etc., furent réduites en cendres. Profondément affligés de ce désastre, l’abbé et ses moines songèrent aussitôt à le réparer. Quelque difficulté que l’exécution de ce projet rencontrât dans ces circonstances, les travaux en furent embrassés et poursuivis avec un zèle qui triompha de tous les obstacles. Nicolas Le Vitrier semblait multiplier ses ressources : dans son ardeur, il s’affranchit de la présence d’une garnison à laquelle il suppléait par le personnel de ses vassaux et de son abbaye.
Le courage et le dévouement de l’abbé Le Vitrier obtinrent les résultats les plus heureux. Les bâtiments du monastère furent restaurés avec une rapidité surprenante. Charles V, alors seulement duc de Normandie, voulant récompenser la valeur avec laquelle cet abbé défendait ce point important dans un pays ravagé par l’ennemi, l’en nomma capitaine par lettres du 27 janvier 1358, ratifiées le 25 décembre suivant. D’autres lettres, qu’il obtint plus tard des rois de France, assujettirent les habitants des paroisses de Huisnes, de Beauvoir, d’Ardevon et des Pas, à venir faire le guet sur le Mont Saint Michel, et affranchirent, en conséquence, ces populations de la réquisition des capitaines de Pontorson, de Beuvron et autres lieux.
L’agitation de la prélature de Nicolas Le Vitrier ne l’empêcha pas de solliciter et d’obtenir des papes Clément VI et Urbain V, des bulles confirmatives des biens et privilèges de son monastère, que ces lettres plaçaient sous la protection spéciale du Saint-Siège. Plusieurs des manuscrits, reliés sous le numéro quatorze de la bibliothèque d’Avranches, ont été rédigés par ses soins. Les chroniqueurs signalent l’exactitude avec laquelle il entretenait, dans le meilleur état de conservation, les bâtiments de son abbaye ; Don Huynes assure qu’il en développa le temporel par quelques acquisitions : il fit plusieurs transactions pour en augmenter les revenus. D’accord avec ses religieux, il concéda a Guillaume Pinchon, archidiacre d’Avranches, pour une rente dé 6 livres, un manoir situé dans la paroisse de Saint-Saturnin, sur la route conduisant du village de Percy à l’église Saint-Gervais. Il nomma Guillaume de Lor son sénéchal dans l’ile de Jersey.
À sa mort, il fut inhumé dans l’église abbatiale de son moutier
![]() Intérieur de l’église paroissiale |
Les 49 Abbés du Mont Saint Michel
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Liste des Abbés du Mont-Saint-Michel
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Abbé Geoffroy 14eme abbé 1149-1150
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Richard de la Mouche 15eme abbé 1151-1153
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Robert de Torigni 16eme abbé 1154-1186
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Martin de Furmendi 17eme abbé 1186-1191
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Jordan du Mont 18eme abbé 1191-1212
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Radulphe des Iles 19eme abbé 1212-1218
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Thomas Des Chambres 20eme abbé
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Raoul de Villedieu 21eme Abbé
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Richard Tustin 22eme Abbé
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Nicolas Alexandre 23eme Abbé 1264
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Nicolas Famigot 24eme Abbé 1271
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Jean le Faë 25eme Abbé
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Guillaume Du Château 26eme Abbé
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Jean de La Porte 27eme abbé
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Nicolas Le Vitrier 28eme Abbé
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Geoffroy de Servon 29eme Abbé
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Pierre Le Roy 30eme Abbé
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Robert Jollivet 31eme Abbé
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Guillaume d'Estouteville 32eme Abbé
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André de Laure 33eme Abbé
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Guillaume de Lamps 34eme Abbé
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Guillaume de Laure 35eme Abbé
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Jean de Lamps 36eme Abbé
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Jean Le Veneur 37eme Abbé
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Jacques d’Annebault 38eme Abbé
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François Le Roux 39eme Abbé
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Arthur de Cossé-Brissac 40eme Abbé 1
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Arthur de Cossé-Brissac 40eme Abbé 2
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François de Joyeuse 41eme Abbé
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Henri II de Guise 42eme Abbé
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Jean Coiffier Ruzé d’Effiat 43eme Abbé
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Jacques de Souvré 44eme Abbé
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Louis-Étienne Texier 45eme Abbé
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Johann-Friedrich Karq 46eme Abbé
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Charles-Maurice de Broglie 47eme Abbé
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Loménie de Brienne 48eme Abbé
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Charles-Maurice de Broglie 49eme abbé
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Maynard Ier 1er abbé 965
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Maynard II 2eme Abbé 991
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Hildebert 1er 3eme Abbé 1009
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Hildebert II 4eme Abbé 1017
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Almod 5eme Abbé 1024
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Thierry 6eme Abbé 1031
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Suppo 7eme Abbé 1033
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Radulphe 8eme Abbé 1048
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Ranulphe de Bayeux 9eme Abbé 1063
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Roger 1er 10eme Abbé 1085
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Roger II 11eme Abbé 1106
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Richard de Méré 12eme Abbé 1123